בס’ד
Le sujet que j’aborde dans ce blog, je le réalise à l’instant, est très large.
Lorsqu’on redécouvre l’hébreu et la pensée juive dans le Nouveau Testament on aimerait tout partager d’un trait pour que les autres chrétiens découvrent les trésors des écrits des disciples de Jésus, cependant chaque découverte mérite sa pondération et son assimilation.
Penchons-nous donc sur le prénom de Jésus….Mais au fait, « Jésus » est-ce son vrai prénom? Adressons cette question en plongeant dans les textes Bibliques et l’hébreu.
Jésus :
Dans Matthieu 1:19-21 on peut lire l’histoire qui entoure la naissance de Jésus ainsi que le choix de son prénom, c’est un passage clé pour comprendre la mission du Messie :
« Joseph, son époux, qui était un homme de bien et qui ne voulait pas la diffamer, se proposa de rompre secrètement avec elle. Comme il y pensait, voici, un ange du Seigneur lui apparut en songe, et dit : Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre avec toi Marie, ta femme, car l’enfant qu’elle a conçu vient du Saint Esprit ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus ; c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
J’ai mis en gras les mots importants, car ils révèlent un détail important, qui malheureusement se perd autant dans le grec que dans le français.
Jésus en hébreu se dit : « Yéhochoua » qui se retraduit « Josué » (Salut de Dieu) en français. Vois-tu il existe une version grecque de l’Ancien Testament, la Septante, établie bien avant la naissance de Jésus.
En grec, dans la Septante, « Josué » a été translitéré : « Iēsous », hors dans les textes en grec à notre disposition des évangiles, c’est exactement le même nom : « Iēsous » qui est utilisé pour le nom de Jésus, de ce fait, une traduction française plus fidèle du texte voudrait que l’on traduise « Iēsous » par « Josué » dans les évangiles.
Ceci devrait être le cas si on ignorait la tendance juive à faire des contractions avec les prénoms, par exemple dans les livres d’Esdras et Néhémie le nom « Yehochoua » est contracté en « Yéchoua » puis à certains moments le nom complet « Yéhochoua » est utilisé pour désigner la même personne, de plus en Araméen (un dialecte sémitique de la même famille que l’hébreu et parlé couramment à l’époque du 2ème Temple) « Yéhochoua » se dit « Yéchoua » (« salut »).
Il y a beaucoup de théories, d’études et d’explications concernant le pourquoi et le comment d’une telle traduction du nom « Yéhochoua »/ »Yéchoua » en « Jésus », la seule chose dont on peut être sûr c’est que autant « Yéhochoua » et « Yéchoua » étaient des prénoms utilisés à l’époque du 2ème Temple et que Yéchoua était clairement le prénom de celui q’on appelle : Messie.
Si j’ai mis en gras le mot « sauvera » c’est parce que l’ange ici fait un jeu de mots, « sauvera » en hébreu se dit « yoshia », ce qu’il faut retenir c’est que dans l’hébreu, chaque mot à une racine de 3 lettres, et à partir de ces 3 lettres en ajoutant d’autres consonnes et voyelles ont crée de nouveaux mots, ici en l’occurrence autant Yochia, que Yehochoua ont les même 3 lettres de base : Yod/Shin/Ayin (י.ש.ע). Voilà donc pourquoi le nom de « Yéchoua » devait être donné à l’enfant, parce qu’il « yochia » son peuple de ses péchés.
Le prénom : Dans la pensée juive, un prénom n’est pas simplement une appellation pour désigner un être humain, les parents font souvent attention au prénom qu’ils choisissent parce que ce même prénom définira non seulement le nouvel être humain dans sa personnalité mais également dans sa mission sur terre, d’un certaine manière, les parents, tout en dépendant de Dieu pour ce choix, choisissent un prénom, en faisant cela, ils font une sorte de « prophétie » sur leur enfant.
Dans la Bible nous voyons par exemple quand Abram (Avram – Père exalté) est finalement appelé par Dieu AbraHAm (Avraham – Père d’une multitude) changeant ainsi la destinée de son élu en lui promettant une grande postérité. (Genèse 17:5)
Dans le Nouveau Testament on peut noter que Jean Baptiste (- Yo’hanan HaMatbil) a reçu son prénom directement de la part d’un ange, (comme son cousin Jésus), « Yo’hanan » veut dire « Dieu est gracieux » (dans le sens qu’Il fait grâce), car cet enfant deviendrait le messager pour préparer et annoncer le salut et la grâce de Dieu en Jésus.
Jésus ou Yéchoua ? La question est longuement débattue dans le milieu messianique, nazaréen et racines hébraïque (« Hebrew roots »; 3 grands mouvements comprenant des juifs et non-juifs qui reconnaissent la judaïcité de Jésus), est-ce qu’il est mieux d’appeler le Nazaréen: Jésus ou Yéchoua? Pour les deux cas il y a de bons arguments, voici une pensée personnelle sur le sujet après avoir lu et étudié la chose :
Le sens du prénom : Il va de soi que le prénom originel est presque toujours préféré, Yéchoua n’a probablement jamais été appelé : ‘Jésus’ par son entourage, et en général lorsqu’on s’appelle d’une certaine manière on aime bien garder son prénom originel quel que soit le pays où l’on se trouve. Et en règle générale on va difficilement appeler quelqu’un par un prénom qui n’est pas le sien.
Quand « Pablo » qui vient de l’Amérique latine s’installe en France, on ne lui change normalement pas son prénom par « Paul » mais il reste « Pablo ». Ainsi peut-être est-il préférable de se référer au Nazaréen par son prénom qui a quand même une signification importante pour ses disciples.
Le Maître honoré : A l’époque du 1er siècle, les disciples d’un maître juif ne s’adressaient jamais à lui en l’appelant par son prénom, c’était considéré comme un manque de respect. C’est pour cela que les disciples de Jean s’adressant à lui, l’appelaient : « Rabbi » (Jean 3:26), quant aux disciples de Yéchoua ainsi que ceux qui venaient lui faire une requête l’appelaient : ‘Rabbi’, ‘Maître’, ‘Rabbouni’ et ‘Seigneur’. Ces trois premiers titres honorifiques étaient d’usage uniquement dans le milieu Pharisien de cette époque.
Maintenant que nous avons vu ces bases, je vais pouvoir me référer à Jésus par ‘Yéchoua’ lorsque je parlerai de lui, et par ‘Le Maître’ lorsque je parlerai de ses enseignements.