Leo Baeck (23 mai 1873 – 2 novembre 1956) était un rabbin allemand du 20ème siècle, un érudit et un théologue.
Né à Lissa (anciennement la province allemande de Prosen, aujourd’hui en Pologne), il était le fils de Rabbi Samuel Baeck et commença son éducation à la Jewish Theological Seminary de Breslav en 1894. Il servit en tant que rabbin à Oppeln à Dusseldorf et à Berlin, et il enseigna à la Hochschule für die Wissenschaft des Judentums (L’institut supérieur d’études juives).
En 1933, après que les nazis prirent le pouvoir, R’ Baeck travailla pour défendre la communauté juive en tant que président de Reichsvertretung der Dustchen Juden, une organisation centrale qui unit les juifs de l’allemagne de 1933 à 1938. Après que la Reichsvertretung fut dissolue pendant la Kristallnacht, les nazis assemblèrent les membres du conseil sous la Reichsvereinigung contrôlée par le gouvernement. R’ Baeck fut le président de cette organisation jusqu’à sa déportation.
En janvier 1943 il fut déporté au camp de concentration Theresienstadt. Il devint le chef honoraire du Conseil des Anciens (Judenrat). Il donna des conférences, il fut actif dans le dialogue inter-religieux entre les juifs traditionnels et les chrétiens d’origine juive, et il travailla dans le secteur de la jeunesse qu’il dirigea jusqu’en novembre 1944.
Après la guerre, R’ Baeck s’installa à Londres où il accepta d’être le président de la North Western Reform Synagogue à Temple Fortune. Il enseigna aussi dans la Hebrew Union College aux Etats-Unis par la suite.
Peu après le début de la deuxième guerre mondiale, dans un monde rempli de haine, Leo Baeck trouva des mots qui transcendèrent les limites de l’érudition afin de démontrer sa véritable compréhension et son amour envers Jésus et son peuple. On entend la voix d’un rabbin parler, à travers les milliers d’années, sur un autre rabbin, les deux ayant été inspirés du même amour pour Israël et menacés par la puissance des nations païennes :
« Dans l’ancien évangile…un homme avec de nobles traits se tient devant nous. Il vécut dans la terre des juifs pendant des jours agités et remplis de tension, il travailla et aida, il souffrit et mourut, un homme du peuple juif, qui vécut selon les voies juives, dans la foi et l’espérance juive. Son esprit demeurait dans les Saintes Ecritures, il pensait et créait en elles. Il annonça la parole de Dieu, et l’enseigna, parce que Dieu lui avait donné le don de l’écoute et de la prédication de la parole.
Devant nous se tient un homme qui gagna beaucoup de disciples parmi son peuple. Ils recherchaient le Messie, le fils de David, celui qui était promis, et ils le trouvèrent en Jésus et ils s’accrochèrent à lui. Ils crurent en lui si fortement qu’il commença à le croire lui-même et il entra dans sa mission fatidique ainsi que sur le devant de la scène de l’histoire du monde. Il visita ses disciples et ceux-ci crurent en lui, même après sa mort, de telle manière qu’il en devint la plus grande certitude de leur existence qu’il était, comme les prophètes l’avaient annoncé : ‘ressuscité d’entre les morts au troisième jour’.
Dans cette ancienne tradition, nous voyons un homme se tenant devant nous, démontrant l’empreinte juive dans toutes les lignes et les marques de son être, révélant par elles avec une particulière clarté tout ce qui est pur et tout ce qui est bon dans le judaïsme.
Un homme qui, étant ce qu’il était, ne pouvait germer que du sol du judaïsme – C’est seulement dans cette terre qu’il aurait pu avoir tant de disciples et d’admirateurs. Un homme qui seulement à cet endroit, dans le domaine juif, dans l’espérance et l’ardent désir juif, pouvait traverser la vie jusque dans la mort, un juif parmi les juifs. L’histoire juive et la pensée juive ne peuvent passer à côté de lui et ne peuvent le négliger non plus. Depuis qu’il vécut, aucun siècle n’a été sans lui, et dans les siècles à venir il sera le point de départ. » – ‘Das Evangelium’, pg.69